- frôleur
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• 1879; adj. « caressant » 1876; de frôler♦ Personne qui cherche toutes les occasions de frôler, de toucher d'autres personnes, pour obtenir des émotions érotiques. ⇒ peloteur, tripoteur.♢ N. f. (1882) Femme provocante. ⇒ aguicheuse. « elle agaçait les mâles [...] c'était une enragée frôleuse » (R. Rolland).⇒FRÔLEUR, EUSE, adj. et subst.I.— Emploi adj. [Correspond à frôler A]A.— [En parlant d'une pers.; p. anal. d'un animal, ou d'un inanimé concr. momentanément doué de mouvement] Qui frôle. Le vent passe sur nous comme un oiseau frôleur (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 138).— Au plur. [Correspond aux emplois réciproques de frôler] Qui se frôlent. On va, dans cette sorte d'eau noire [une forêt], opaque, à peine troublée par une risée haute qui remue des branches frôleuses au-dessus de nos têtes (VIALAR, Bal sauv., 1946, p. 78).B.— P. ext. [En parlant d'une pers.; p. méton., d'une partie du corps humain (lèvres, doigts)] Qui caresse, aime caresser. Cet enfant frôleur et câlin (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 51). Il pensa qu'elle était enchantée d'elle-même à l'idée d'être aux caresses aussi sensible qu'un chat. Elle renversa la tête pour appuyer la nuque contre les doigts frôleurs (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 239).II.— Emploi subst.A.— Subst. masc. Homme qui recherche, dans les foules, les occasions de frôler les femmes. L'obscurité dont tu parles fut calculée pour mettre à l'aise les frôleurs ou les tripoteurs que détraque le violoncelle? (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 168).B.— Subst. fém. Femme aux allures provocantes. Synon. aguicheuse, allumeuse. Est-elle, ce que je crois, une mélancolique et terrible allumeuse qui ne songe qu'à elle; (...) dans ce cas, elle serait une... frôleuse! (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 249). Ah! nous sommes loin des petites frôleuses du temps de Marcel Prévost (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 406). Des « frôleuses » et des péripatéticiennes (...) parfaitement renseignées sur le pouvoir de tel ministre ou le crédit bancaire de tel diplomate (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 166).Prononc. :[
], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1876 branches frôleuses (A. DAUDET, Jack, t. 2, p. 185); 1879 subst. masc. « maniaque qui recherche les contacts féminins » (PAILLERON, Âge ingrat, I, 3, p. 14); 1882, 5 juill., subst. fém. (GONCOURT, Journal, VI, ds FUCHS, Lex. Journal Goncourt). Dér. du rad. de frôler; suff. -eur2. Fréq. abs. littér. :15. Bbg. DARM. 1877, p. 103. — DUB. Dér. 1962, p. 41. — QUEM. DDL t. 4.
frôleur, euse [fʀolœʀ, øz] adj. et n.ÉTYM. 1876, Daudet, branches frôleuses; de frôler.❖1 Adj. Qui frôle.2 N. a (1879, in T. L. F.). Personne qui cherche compulsivement à frôler, à toucher, d'autres personnes, pour obtenir des émotions érotiques.1 (…) l'obscurité dont tu parles fut calculée pour mettre à l'aise les frôleurs ou les tripoteurs que détraque le violoncelle ?Léon Bloy, la Femme pauvre, I, XXXII.1.1 Une frôleuse : c'est le nom, qu'un ironique médecin donnait à la teneuse d'un salon de Paris, où l'on fabrique des sous-préfets pour la province, et comme on demandait au médecin, ce qu'était une « frôleuse », il répondait que c'est la variété de femme, qui ne met jamais de poudre de riz à ses épaules, et se frotte à votre habit noir, en travaillant à vous incendier doucement.Ed. et J. de Goncourt, Journal, VI, p. 148.2 (…) elle agaçait les mâles, elle les enveloppait de ses œillades, de sa luxure : c'était une enragée frôleuse.R. Rolland, Jean-Christophe, Le buisson ardent, I.
Encyclopédie Universelle. 2012.